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@@ -6,7 +6,7 @@ Slug: printemps
Authors: felicie
Summary: Le printemps revient.
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Elle se dit, non mais c’est pas possible il en fait trop. On dirait que le ciel va exploser, et pourtant sa sœur penche à la fenêtre son sourire ravi, et ce rire qui n’éclate qu’au début du printemps. Elle se dit, c’est un peu fort quand même, on dirait que ça fait des années qu’on l’attend, le mec se pointe du jour au lendemain comme une fleur.
-Elle a une horreur sainte mais silencieuse de ces moments dont l’appréciation est consensuelle. La météo ne fait jamais de vague, on nous dit que les citoyens sont épanouis sous un soleil radieux. Et les nuages et les vents ne sont que de passage. Retour à la normal. Retour du printemps.
-Le lendemain il pleut sans surprise. Sans surprise sa sœur s’installe à la fenêtre encore, emballée dans un plaid comme un cadeau dont on cherche à cacher la forme. Elle essuie patiemment avec son index la buée sur un carreau, en partant du coin en haut à droite sur des bandes de cinq centimètres. Ça fait des traces sur les vitres, la régularité est jouissive.
-Non mais dites-moi, c’est pas bientôt fini cette histoire. On se fait avoir à chaque fois, c’est quand même un comble. Elle tourne en rond dans la cuisine en attendant que la bouilloire ait fini son ronronnement vaporeux. Par moments, elle s’emporte un peu et se met à tourner en ovale. Elle a préparé la théière, le thé, le sucre au cas où vraiment, elle ne s’en sorte pas.
-On entend les fleurs pousser dehors. Le lilas sur les plates-bandes du voisin qui se fait un devoir consciencieux de restaurer un bout de biodiversité choisie et bien rangée. L’odeur est un peu trop évidente à son goût, et par-dessus le marché, les oiseaux chantent.
+Elle a une horreur sainte mais silencieuse de ces moments dont l’appréciation est consensuelle. La météo ne fait jamais de vague, on nous dit que les citoyens sont épanouis sous un soleil radieux. Et les nuages et les vents ne sont que de passage. Retour à la normal. Retour du printemps.
+Le lendemain il pleut sans surprise. Sans surprise sa sœur s’installe à la fenêtre encore, emballée dans un plaid comme un cadeau dont on cherche à cacher la forme. Elle essuie patiemment avec son index la buée sur un carreau, en partant du coin en haut à droite sur des bandes de cinq centimètres. Ça fait des traces sur les vitres, la régularité est jouissive.
+Non mais dites-moi, c’est pas bientôt fini cette histoire. On se fait avoir à chaque fois, c’est quand même un comble. Elle tourne en rond dans la cuisine en attendant que la bouilloire ait fini son ronronnement vaporeux. Par moments, elle s’emporte un peu et se met à tourner en ovale. Elle a préparé la théière, le thé, le sucre au cas où vraiment, elle ne s’en sorte pas.
+On entend les fleurs pousser dehors. Le lilas sur les plates-bandes du voisin qui se fait un devoir consciencieux de restaurer un bout de biodiversité choisie et bien rangée. L’odeur est un peu trop évidente à son goût, et par-dessus le marché, les oiseaux chantent.
Sa sœur essaye de prendre des bonnes habitudes. C’est 21 jours, répète-t-elle depuis 4 jours, 21 jours et après biologiquement ça se fait tout seul. Biologiquement, elle manque pas d’air tiens.
Le temps que l’agacement se dissipe, elle fait une ligne avec des graviers sur le rebord de la fenêtre. Demain la pluie tombera de nouveau et les emportera en bas, dans la cour.
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@@ -15,14 +15,13 @@ Summary: About this website
Better days est un recueil d'images, de sons et de textes sur l'urgence. Il a pris forme pendant le confinement lié à la pandémie de Covid-19 en 2020. Voilà les pensées qui l’accompagnent. Elles ne sont ni nécessaires à sa compréhension, ni réductrices de son sens.
-Prévoir, c’est attendre. C’est aussi, de fait, faire une division entre maintenant et plus tard, et par la même occasion, échapper à l’ininterruption des jours. Je passe une grande partie de mon présent à attendre.
-Ces derniers temps m’ont fait ressentir une forme d’urgence. Elle compresse le futur inconnu avec le désemparement du présent, elle met un coup de projecteur sur leur liaison indéniable. Je ne parle pas de l’urgence d’un danger imminent ou d’une pression extérieure. C’est une urgence intérieure, sécurisée, ce qui la rend muette et évitable.
+Prévoir, c’est attendre. C’est aussi, de fait, faire une division entre maintenant et plus tard, et par la même occasion, échapper à l’ininterruption des jours. Je passe une grande partie de mon présent à attendre.
+Ces derniers temps m’ont fait ressentir une forme d’urgence. Elle compresse le futur inconnu avec le désemparement du présent, elle met un coup de projecteur sur leur liaison indéniable. Je ne parle pas de l’urgence d’un danger imminent ou d’une pression extérieure. C’est une urgence intérieure, sécurisée, ce qui la rend muette et évitable.
Le paradoxe est que cette urgence n’enjoint pas à s’activer, à faire plus de choses, plus vite. Elle rend même cette pulsion assez dérisoire. Elle n’enjoint pas plus à ne rien faire ou à faire les choses lentement. Elle apporte autant d’inquiétude que de sérénité. Il n’y a pas plus de raison d’attendre un futur incertain que des jours meilleurs. Au fond, il n’y a pas beaucoup de raisons d’attendre.
-Site de flemar et theo utilisant [Pelican](https://blog.getpelican.com/)
+Site de flemar et theo, qui carbure à [Pelican](https://blog.getpelican.com/).
+
Fonts : [Solide Mirage](https://www.velvetyne.fr/fonts/solide-mirage/), [M+](http://mplus-fonts.osdn.jp/)
-Hosted by OVH, managed by theo.
-
-For information about this website : contact [ at ] theo-lem.org.
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+Hébergé par theo sur OVH.
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@@ -20,7 +20,19 @@ At sunset, he starts to think that the angle of the light on the stretch of eart
<p>He laughs out loud more regularly, and it sounds odd. Both liberated and self-aware at the same time. As if he was in actual social exchange, it is often followed by the need to express, out loud again, what was so funny that he couldn’t hold it in. The toothbrush on the side of the sink seems confused but if that is what it takes to be at peace with himself, it is happy to help.
He also comments with either self-pity or candid interest everything he undertakes. He even talks back to himself sometimes, which he always assumed was the point of no return. But having the last word has become a matter of principle.</p>
<p>He goes to the balcony twice a day to smoke a cigarette. It overlooks the courtyard, so it is just outside enough to give himself the impression that he is going somewhere. The junk and the dust lingering on the other balconies have made space to allow a chair and a reading person to get a bit of sunlight.
-He can hear neighbors laughing out loud, as they always had in peaceful sunny spring afternoon. They started to watch an old TV show last week. He knows the ending and can even tell some lines.</p>
Ursula K. Le Guin, The Left Hand of Darkness, 1969--
Better days est un recueil d'images, de sons et de textes sur l'urgence. Il a pris forme pendant le confinement lié à la pandémie de Covid-19 en 2020. Voilà les pensées qui l’accompagnent. Elles ne sont ni nécessaires à sa compréhension, ni réductrices de son sens.
-Prévoir, c’est attendre. C’est aussi, de fait, faire une division entre maintenant et plus tard, et par la même occasion, échapper à l’ininterruption des jours. Je passe une grande partie de mon présent à attendre.
-Ces derniers temps m’ont fait ressentir une forme d’urgence. Elle compresse le futur inconnu avec le désemparement du présent, elle met un coup de projecteur sur leur liaison indéniable. Je ne parle pas de l’urgence d’un danger imminent ou d’une pression extérieure. C’est une urgence intérieure, sécurisée, ce qui la rend muette et évitable.
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Prévoir, c’est attendre. C’est aussi, de fait, faire une division entre maintenant et plus tard, et par la même occasion, échapper à l’ininterruption des jours. Je passe une grande partie de mon présent à attendre. +Ces derniers temps m’ont fait ressentir une forme d’urgence. Elle compresse le futur inconnu avec le désemparement du présent, elle met un coup de projecteur sur leur liaison indéniable. Je ne parle pas de l’urgence d’un danger imminent ou d’une pression extérieure. C’est une urgence intérieure, sécurisée, ce qui la rend muette et évitable. Le paradoxe est que cette urgence n’enjoint pas à s’activer, à faire plus de choses, plus vite. Elle rend même cette pulsion assez dérisoire. Elle n’enjoint pas plus à ne rien faire ou à faire les choses lentement. Elle apporte autant d’inquiétude que de sérénité. Il n’y a pas plus de raison d’attendre un futur incertain que des jours meilleurs. Au fond, il n’y a pas beaucoup de raisons d’attendre.
-Site de flemar et theo utilisant Pelican
-Fonts : Solide Mirage, M+
Hosted by OVH, managed by theo.
-For information about this website : contact [ at ] theo-lem.org.
+Site de flemar et theo, qui carbure à Pelican.
+Fonts : Solide Mirage, M+
+Hébergé par theo sur OVH.